Cinéma de Recherche

Journal d'étude

pour une série d’anticipation et un documentaire scientifique

INDEX

Saison 1 : Les Jardins de Meyzieu

 

La production d’une série et la réalisation d’un film documentaire
va permettre de donner vie à ce dispositif de bien-être.

 

Comédie sentimentale
4 épisodes de (4×26′) réalisés par Fabrice Chiambretto
sortie à partir de 2022

Épisode 1

Un nouveau matériel de bien-être est à l’essai dans un Centre d’accueil médicalisé pour faciliter la relation et la bonne entente entre résidents. Léo, un résident de 30 ans est l’observateur de ce dispositif. Son rôle est de circuler dans l’établissement pour repérer les résidents tristes, en colère ou trop seuls et les convoquer par deux dans un espace réservé au regard. Marion la psychologue du centre l’accompagne dans cette mission. Leur collaboration est un vrai laboratoire qui révèle de nouveaux besoins chez les résidents. Paula, une jeune professionnelle embauchée sur l’unité où vit Léo va découvrir un univers bien surprenant.

Épisode 2

La Direction du Centre accepte la création d’un Comité Regard composé de 5 résidents pour alléger le travail de Léo et impliquer d’avantage de résidents dans l’organisation de la Chambre des regards. Accompagnés de Marion, le groupe va révolutionner l’utilisation de la Chambre malgré les rigidités de l’institution… mais peut-elle vraiment les en empêcher ?

Épisode 3

Les professionnels volontaires peuvent dorénavant être convoqué à la Chambre des regards. Le Comité Regards a bien compris que les interdits doivent être transgressés pour que les relations entre les résidents se libèrent. Les couples sont de plus en plus nombreux et la Direction ne suit plus ! Sur les réseaux sociaux, les expériences du regard se multiplient à travers le monde.

Épisode 4

La Chambre des regards est maintenant ouverte au public – de l’enfant au vieillard, en fauteuil ou sur ses deux jambes, toutes les humanités se retrouvent dans le jardin de Meyzieu pour se regarder deux par deux. Pendant ce temps, les murs tombent dans les unités de vie du Centre. Marion la psychologue est démise de se fonctions pour avoir dissimulé son handicap… Elle reviendra voir ses amis pour leur offrir un cadeau formidable.


« La réalité, c’est la superposition de tous les possibles et imaginaires.

Ce qui émerge des profondeurs, c’est la liberté. »

*principe de la physique quantique selon Michel Cassé, Astrophysicien Chercheur à l’Institut d’Astrophysique de Paris et CEA


Documentaire scientifique
26′ – réalisation ouverte
sortie prévue 2021

Présentation poétique et scientifique qui tentera de répondre à l’utopie de la Chambre des regards. Grâce à l’éclairage de spécialistes et le témoignage d’expérimentateurs, nous pourrons découvrir les bienfaits du regard et ses possibles vertus thérapeutiques. Cet univers peu exploré par la science est déjà éclairé par la pensée artistique.

Note d'intention - La Chambre des Regards

Comédie sentimentale – 3 Saisons de 4×26′

La chambre des regards est née de l’imaginaire collectif de tout un groupe pour répondre à un besoin exprimé par la majorité. Besoin de rencontrer l’autre, de regarder sans juger, de tomber amoureux… de prendre le temps. Tout vient de là. Nous nous sommes mis à rêver d’un espace où l’on se rencontre malgré nos différences, et à travers ce qui rayonne en chacun de nous.

Et si c’était vrai que 4 minutes de regards sans discontinuité
avaient le pouvoir de nous apaiser, de faciliter nos relations
aux autres
et nous connecter à notre propre source ?

La chambre des regards est un décor dans notre film mais c’est aussi un personnage principal qui arrive parfois à changer la destinée des protagonistes. À l’issue des auditions, des couples se sont formés, d’autres se sont séparés aussi. Des amitiés se sont créées, des tensions se sont apaisées. Nous entrons dans un laboratoire du réel où l’inconnu s’offre à nous.

Légèreté, humour et autodérision sont à la base notre histoire.

« Un centre pour personnes en situation de handicap se voit bousculé
par la présence d’un dispositif innovant qui favorise le bien-être
et la relation aux autres. »

maquette de la chambre des regards du ciel

Notre comédie d’anticipation apporte tous les détails techniques pour une utilisation réaliste de la chambre des regards. En développant le concept tout neuf d’un tel dispositif, les protagonistes vont le faire évoluer d’un épisode à l’autre pour l’adapter aux besoins naissants des résidents. Ils seront accompagnés par MARION, une psychologue, persuadée que nos inconscients peuvent se parler à l’image des icebergs qui se touchent par leurs parties immergées.*

* Richard Bagur, architecte d’intérieur CFAI

À la fois complice des résidents et déterminée dans son travail de recherche et d’expérimentations, MARION doit faire face à une institution qui a peur du changement. Quelques alliés parmi les résidents et les professionnels vont oser enfreindre les règles et lever certains tabous ! En découvrant qu’ils ont accès plus facilement à l’amitié – qui n’a besoin de rien et à l’amour – qui a besoin de tout, les protagonistes vont devoir s’affranchir du cadre institutionnel et répondre à la liberté qui les appelle !

Une fiction progressive

La forme de la série sera cyclique. L’intrigue principale que représente l’apparition de la Chambre des regards dans notre vie, formera un tout que l’ensemble des épisodes feront évoluer au cours des 4 premiers épisodes de la Saison 1. Chaque fois, l’utilisation de la chambre va s’ouvrir à de nouvelles méthodologies. Ce n’est ni spectaculaire ni fantastique mais le dénouement ouvre sur de nouveaux paradigmes en sciences humaines !

Dans notre fiction, des couples se forment suite aux regards. Mais l’amour n’est pas l’unique finalité de cette expérience ! Le but de notre histoire est d’instaurer une véritable connexion entre les gens. Un foyer d’accueil médicalisé offre un champs d’intrigues infini, c’est un microcosme à l’image de notre société. Elle est riche des mêmes humanités avec ses solitudes et ses fragilités, son individualisme et son cynisme. Autant de problématiques à s’inspirer !

Cette fiction progressive construite à l’image d’un jardin plus qu’un plan d’architecte, proposera à chaque fin d’épisode une fin ouverte destiné à créer une forte attente. Un résumé des épisodes précédents personnalisera le début de chaque partie de cette série « feuilletonnante », permettant au spectateur de commencer par l’épisode 2, 3 ou 4.

Dans le 1er épisode, la chambre est exclusivement réservée aux résidents. On comprend très vite le fonctionnement de ce dispositif géré par un résident LÉO, qui convoque les résidents avec l’aide la psychologue MARION. PAULA une nouvelle Aide Médico Psychologique est une des rares salariées à prendre le temps avec LÉO. C’est grâce à la musique qu’ils apprendront à se découvrir.

Comme le regard, la musique offre communion
à ceux qui la partagent, 
nous pénètre, nous relie.

Dans le 2ème épisode, les résidents du comité de regard invitent les élèves du Conservatoire local pour jouer des pièces improvisées pendant les 4 minutes de regards – hors de vue des participants, dans un petit hall insonorisé. D’autres résidents préfèrent apporter leur propre musiques. Les musiciens en profitent pour l’investir d’une autre manière… La Chambre des regards devient une oeuvre dynamo-sensorielle !

Dans l’épisode 3, la chambre s’ouvre aux professionnels volontaires et un comité du regard est créé. Dans l’établissement, les professionnels manquent de temps… ou d’envie pour partager ces moments privilégiés avec les résidents. Quelques regards entre résidents et éducateurs sont révélateurs. Ce qui était caché devient visible et les actes qui en découlent sont sans appels – découverte d’une amitié fraternelle pour les uns, malaises et abandons pour les autres.

Notre bouche est petite pour dire les mots du cœur.
Les dire en silence, les yeux ouverts en présence,
sans comprendre 
ni montrer, enfin toucher cœur.

D’un épisode à l’autre, MARION dessine, tire des traits sur des géométries complexes qui ressemble de plus en plus à une tente de regard évoluée, à deux entrées… La fin du quatrième épisode de la Saison 1 révélera la construction qui en résulte, une chambre des regards nomade appelée Aïoune, du mot arabe Aïn qui veut dire à la fois œil et source. Ce nouvel espace innovant et repliable sera un des sujet principal de la Saison 2.

Dans l’épisode 4, la chambre s’ouvre aux classes du collège d’en face, à l’EHPAD de la ville, aux papis et mamies du club des anciens, aux enfants de la crèche. De nouveaux types de regards voient le jour et autant d’expériences à mener sur la Saison 2 et 3 ! Dialogues de regards entre musiciens / dialogues de regards chantés / regards au son de la mer, de la forêt. Des sorties dans les bois avec l’Aïoune…

« Avec un détail poétique,
l’imagination nous place devant un monde neuf  »

« La poétique de l’espace », ouvrage de Gaston Bachelard, philosophe des sciences, grand connaisseur de poésie.

Dans la Saison 2, la chambre sera le théâtre des expériences scientifiques qui auront été menées dans le film documentaire. Notre science fiction des possibles révélera les dernières découvertes liées au regards que nous intégrerons à la narration des futurs épisodes.

La Chambre des Regards aux Jardins de Meyzieu, ça ne s’invente pas !

Le Pôle Action des Architectes d’Intérieurs Auvergne Rhône-Alpes a ouvert pour nous une étude prospective pour l’inventer. L’éclairage intérieur fera bientôt l’objet d’une réflexion entre le chef opérateur, les architectes d’intérieurs et moi-même. La lumière doit être la même sans micro ni caméra.

À mes yeux, il n’y a pas
de plus beau projet.

Fabrice Chiambretto

base d’étude pour l’Aïoune

Regard de la science

Les artistes et les scientifiques ont longtemps eu l’habitude de travailler ensemble, pour confronter leurs découvertes, enrichir leurs visions dans une recherche commune de probabilités. Certains de ces « frottements » de l’art et de la science ont permis d’établir les normes d’aujourd’hui. À nous d’imaginer celles de demain aussi !

visuel créé par Élisa Oddon

Les poètes ouvrent souvent les pensées de demain. À propos de la beauté, voici ce que disait Jean-Luc Parent sur France Culture, jeudi 4 avril 2019 :

La beauté, pour moi c’est ce qui est vrai. Pour moi c’est aussi peut-être quelque chose comme l’intérieur qui serait mis à l’extérieur. La beauté ce serait par exemple, la lumière qui sortirait de la nuit. Ce que je pourrais appeler la beauté, ordinairement, ce serait les yeux tout simplement. Le regard. Le regard des êtres qui nous entourent. Je pense que dans les yeux, on a justement l’intérieur qui est à l’extérieur. C’est très important ça l’intérieur qui apparaît à l’extérieur. La beauté ce serait ce qui est vrai mais aussi ce qui est intouchable. C’est-à-dire… ce serait tellement loin, hors de notre portée, qu’on ne pourrait pas l’atteindre.*

Cette beauté est accessible, nous en avons tous besoin !

avril 2017

Suite à un échange avec un ingénieur de l’Institut des sciences cognitives de Lyon, notre expérience ne peut être analysée du point de vue cognitif. Je suis orienté vers les recherches et études dans la catégorie « Regard et empathie ». On me conseille de contacter un professeur neurobiologiste Français qui travaille à Washington, Jean Decetty. Par courriel, je lui demande s’il peut nous éclairer sur les effets d’une telle pratique :

Qu’est-ce que cela met-il en jeu chez les participants ?
Peut-on parler de dialogue des inconscients ?
Qu’est-ce que ces expériences peuvent-elles faciliter chez la personne ?
Pensez-vous qu’un tel dispositif pourrait devenir un outil de bien-être ?
Quels peuvent être les dangers ou risques d’une telle expérience ?

Son retour est clair : « Hélas, je ne pense pas être la bonne personne pour votre projet, assez éloigné de mes compétences et intérêts. ».

« L’être humain a besoin de se connecter à l’autre autrement que par la petite porte de la bouche », c’est notre postulat. La parole, le toucher, le partage de projets communs sont autant de moyens efficaces pour nous rencontrer et se découvrir. Mais choisir le plus petit dénominateur commun de nos modes de communication (le regard et la présence silencieuse) permet d’intégrer même ceux qui n’ont pas accès à la parole. Les participants semblent vivre un moment singulier, assez fort et inhabituel et qui provoque le sourire. Entre introspection, dialogue des inconscients et relation inconditionnelle, il est difficile de comprendre vraiment ce qu’il se passe entre les individus.

Quelques recherches sur internet me permettent de découvrir 3 études menées sur le thème de l’empathie – si nous considérons que c’est dans ce champs que nous trouverons quelques réponses à nos questions. L’étude de Stéphane Malysse (Docteur en anthropologie sociale) sur l’échange des regards.* se révèle adaptée notre expérience. D’après lui,

Ce que l’on voit dépend bien autant de qui regarde et comment il ou elle regarde, que de la personne qu’il ou elle regarde. Que s’échange-t-il alors lorsque des regards se croisent ? Par le regard nous pouvons exprimer tour à tour la tendresse, la colère et la peur, l’attirance ou l’indifférence.., mais le rôle du regard ne se borne pas à l’expression des émotions, car il est à la fois un canal et un signal, un moyen de communication et un message, et il participe ainsi de toutes les situations sociales.

(…) Actuellement, l’utilisation du regard a une fonction cognitive si importante qu’elle peut parfois faire oublier que le fait de regarder quelqu’un est également un engagement physique. Le regard semble parfois avoir le même impact qu’un contact physique : le regard est un contact, il touche l’Autre.

(…) Des regards échangés semblent toujours ouvrir un espace de communication mais aussi de séduction, ne serait-ce que visuelle: la rencontre commence par le regard et utilise toute la sensualité du regard, qui fonctionne alors comme un catalyseur d’images émotives et érotiques, reçues et envoyées. Etre exposé ou observé, c’est prendre des poses: c’est là tout l’art de l’exposition pour chacun de nous ; assumer le fait que nous sommes “lisibles”, observables, sans doute, mais aussi observateurs parce que nous savons que nous sommes observables. Finalement, l’échange des regards rend imaginable (physiquement) qu’autrui, c’est un peu moi, lorsqu’au fond de ses yeux, je me regarde et prend sa place.

Une autre étude sur « L’échange par le regard »* menée par Alain Berthoz (Professeur au Collège de France, membre de l’Institut, directeur du Laboratoire de Physiologie de la Perception et de l’Action) nous éclaire sur la physiologie de la perception. Il suggère que,

D’une certaine façon, le « contact » par le regard est l’équivalent du contact par la main. (…) Il s’agit d’une pénétration réciproque, d’une « commune union » ou communion au sens plein du terme ; le monde extérieur n’existe plus pour deux êtres complètement absorbés par cette fascination réciproque où l’on sent que s’échangent, se donnent et se prennent de multiples messages, mais surtout s’élabore un vécu partagé.

(…) Au Maghreb et au Proche-Orient, le regard est ressenti comme un organe ambivalent : à la fois récepteur du monde et émetteur de force vivante. Cette force s’écoule comme l’eau d’une source dont l’œil, en langue arabe, porte le nom.

Le mot aïn en arabe signifie à la fois « oeil » et « source ».

Dans son « Empathie et thérapeutique », Gérard Jorland* distingue l’empathie de la sympathie :

* Directeur de recherches au CNRS, Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales

L’empathie n’est pas une relation affective mais une relation cognitive, elle n’a pas pour fonction de reconnaître les émotions d’autrui mais de comprendre l’autre en adoptant son point de vue. À cet égard, ce sont les aires cérébrales liées au regard et à l’échange des regards qui semblent primordiales.

Gérard Jorland se laisse toutefois tenter par la thèse de Vittorio Gallese* qui prétend que :

* Professeur de physiologie humaine à l’université de Parme, Italie et Professeur en esthétique expérimentale à l’université de Londres of human physiology at the University of Parma, Italy, and professor in Experimental Aesthetics at the University of London, UK

L’empathie serait une imitation des états émotionnels ou sensibles d’autrui que rendent possible les neurones miroirs – pourvu que ces états fassent partie d’un registre commun. Et dans la mesure où le système miroir peut-être considéré comme le précurseur du langage, cette multiplicité d’états comprend aussi des représentations : d’où la possibilité d’une compréhension empathique d’autrui.

D’une manière plus prosaïque mais au cœur de l’expérience même – et c’est celle qui nous fait du bien, voici plusieurs réactions après un ou plusieurs échanges de regards, trouvées sur internet :

« C’est une relation à soi, une relation aux autres, c’est avoir accès à une partie de l’autre personne. J’aimerai que tous les gens puissent vivre ça. »

« C’est fou ce qui peut se passer – il y a des gens, on s’assoit devant eux, il n’y a absolument rien qui se passe – il y a des fois où les larmes peuvent couler, des fois on fait juste rire. C’est absolument génial toutes les sortes d’émotions qu’on peut vivre avec ça. C’est agréable de connecter avec soi-même et puis de regarder ce qu’il se passe. »

« Je me sens beaucoup plus proche des gens, ça m’a donné des frisons. »

À ce stade de notre production, nous continuons de croire aux rêves qui apparaissent dans le ciel de notre aventure, mais nous avons besoin de spécialistes pour éclairer la carte de nos étoiles… en toute sécurité, car il est avéré que 10 minutes de regards sans discontinuité provoque des hallucinations ! Et nous ne sommes pas des savants fous !

Fabrice Chiambretto
producteur délégué, réalisateur

Extérieur jour - Chambre des Regards

27 juillet 2017

Une chambre de regards est installée sous la pergola du jardin toute une après-midi pour permettre l’expérience aux invités de l’Atelier Fiction.

Simon Vicente (debout) entre avec Xavier Marrecau

Tour à tour et deux par deux 4 minutes chronométrées à se regarder à l’ombre d’une tente improvisée. Ils ont été interviewés à l’issue des 6 rencontres.

  • Marjorie Loubet (résidente) et David Besson (président du Pôle Action)
  • Camille Dubois et Pascal Cornillac (deux professionnels du centre)
  • Adeline Pellet et Laurence Trouyez (résidentes)
  • Carinne Foillard (résidente) et Amélie Diogo (assistante à la réalisation en visite)
  • Xavier Marrecau (résident) et Simon Vicente (chef opérateur en visite)
  • Valérie Santos (résidente) et Joris Vadi (chef de service)

Ces témoignages font dores et déjà partie du matériel audiovisuel pour la réalisation du documentaire scientifique.

David Besson et Marjorie Loubet

Christophe Clier au chrono

Christophe Clier au chrono

L'atelier des dialogues

27 juillet 2017

Le scénario du premier épisode est le fruit d’un travail collectif mené avec les participants de l’Atelier Fiction, résidents et externes aux Jardins de Meyzieu ODYNÉO.

Les épisodes 2, 3 et 4 sont déjà architecturés avec :

  • de nouveaux protagonistes,
  • de nouvelles problématiques,
  • plusieurs (r)évolutions dans la manière d’utiliser la Chambre des regards.

Afin d’associer les équipes éducatives à ce projet imaginé par les résidents et Fabrice Chiambretto, des ateliers de création de dialogues seront proposés aux professionnels volontaires des 5 unités de vie des Jardins de Meyzieu.

Les ateliers «dialogues entre résidents» et «dialogues entre professionnels» seront menés indépendamment avec des temps de rencontre entre les deux groupes pour partager, enrichir et valider les propositions narratives des épisodes suivants. Les ateliers seront accompagnés par Fabrice Chiambretto, qui reprendra les idées retenues pour rédiger les scénarios.

La Chambre des regards est un rêve
que nous voulons inventer à plusieurs.

Ces ateliers d’écriture vont permettre aux professionnels et résidents de se rencontrer autrement, sur un projet collectif. Chacun pourra apporter à ce laboratoire artistique son vécu, ses rires et son intelligence. Ensemble nous allons poursuivre la véritable histoire de la Chambre des regards.

La Chambre des Regards

épisode 1 : Léo

Pitch

Un nouveau matériel thérapeutique est installé dans un centre d’accueil médicalisé pour faciliter l’intimité, la relation et la bonne entente entre résidents. LÉO, un résident de 30 ans est l’observateur de ce dispositif. Son rôle est de circuler dans l’immense établissement pour repérer les résidents tristes, en colère ou trop seuls et les convoquer par deux dans la Chambre des regards.

Synopsis

LÉO, un jeune homme de 30 ans en fauteuil, est missionné par l’institution pour repérer les résidents tristes, en colère ou trop seuls. Il exerce son rôle d’observateur à plein temps. Son statut lui permet l’accès aux salles d’activités et toutes les parties communes. Tous les soirs, LÉO fait le point avec les personnes « repérées » et les convoque à un rendez-vous secret dans la chambre des regards.

Depuis l’année dernière, le Centre d’accueil médicalisé a investi dans un nouveau matériel thérapeutique « La Chambre des Regards » qui donne la possibilités à deux personnes de se rencontrer « autrement » dans un décors adapté et qui facilite l’intimité, la relation et permet de s’apaiser. Des règles sont à respecter pour que le dialogue des inconscients puisse opérer : rester silencieux, se regarder dans les yeux pendant 4 minutes, bouger le moins possible, pas de contact physique.

C’est un moment que la plupart apprécie en s’y prêtant volontiers. Tous sont touchés par l’expérience, d’autres voient même le cours de leur vie changer !

LÉO prend son rôle à cœur et se réjouit de l’effet que cette chambre des regards produit sur les relations entre les gens. Mais lui aussi est bien seul… S’il devait choisir quelqu’un, qui convoquerait-il ?

Schéma de fonctionnement

Les participants entrent chacun par des entrées opposées et viennent s’installer – ou s’asseoir face à face, à 1 mètre 50 environ l’un de l’autre, au centre de la pièce…. Mais voici un extrait du scénario du 1er épisode qui expliquera mieux le mode opératoire pour l’expérience du regard !

22– INT. JOUR–CHAMBRE DES REGARDS

KILIAN et DOUNIA sont assis face à face. Sans parler ils ne se quittent pas des yeux. L’instant est comme figé dans la pénombre de la pièce. (…) Le sourire de l’un provoque un mouvement de cils chez l’autre. Le rideau opaque s’ouvre lentement. C’est le signe que la séance de regard est terminée. DOUNIA regarde la lumière pénétrer dans la pièce. KILIAN lui, continue de sourire en la regardant.
DOUNIA se lève et s’avance vers le voile de lumière, rejointe par KILIAN. Ils regardent le léger rideau s’ouvrir.

d’après plan de principe chambredesregards2020©Richard Bagur – illustration Élisa Oddon

23– EXT.JOUR– SORTIE CHAMBRE DES REGARDS

KILIAN suit DOUNIA qui sort la première. Tous les deux s’en vont en direction du parking. Sur le côté, DIOMEDI (l’opérateur du dispositif) s’est légèrement reculé pour s’assurer que DUNIA et KILIAN sont bien sortis.
ARTHUR, un autre résident est en train d’attendre sur le chemin du parking. JULIEN finit son coup de balai et rejoint son poste de l’autre côté de la Chambre. Le rideau s’est refermé. Les deux prochains participants peuvent s’approcher des entrées, ARTHUR à gauche et LISA à droite.